Le 13 juin 2008 a eu lieu le vernissage de l’exposition « la Leçon d’anatomie grotesque »d’Hervé Di Rosa » au Musée de la ville de Frontignan la Peyrade.

Peintre sétois, il fut avec son frère, Richard, un des principaux pionniers de la Figuration Libre (courant rénovateur, osé, mélangeant les styles)
Le peintre Rembrandt a peint «sa» Leçon d’anatomie à l’âge de 26 ans quand ,poussé par les ailes de son génie il a osé briser le tabou qui interdisait de montrer le visage de la mort, le corps mort,la dissection…
Un sujet si morbide à un âge si jeune ?
Non ,car il va peindre par curiosité, excité par le mystère du mécanisme si complexe de l’existence…et avec le courage dicté par son génie.
Hervé Di Rosa a le double de l’âge de Rembrandt ,les sculptures de ses dents sont sans doute ceux de l’âge de la «sagesse» ?(qui font si mal comme on le sait )

Sa carrière internationale se nourrit de la culture du monde. L’artiste mêle à sa vision très particulière la personnification mythologique et la symbolique de la mort ;sujet omniprésent(antropomorphique, obsessionnel)qui a traversé les siècles sous ses différentes formes (alimenté par les guerres cruelles,les famines,les épidémies comme la peste ou le choléra… et leurs symboles effrayants ,la Faucheuse,Mort-vie dans les jeux de rôles médiévaux fantastiques…)
Cette exposition peut paraître une méditation (jusqu’à la nausée existentialiste) sur la mort sous tous les angles !



Au premier degré: arrêt définitif des fonctions vitales d’un système vivant…L’auteur appelle lui-même sa leçon d’anatomie « grotesque » (âmes sensibles s’abstenir !)
Ses squelettes envoient à «La Mort égorgeuse» gravée par Rethel en 1851, au peintre Goya , qui dans ses Caprices produit des images sinistres et énigmatiques …
Di Rosa mêle sa "sinistrose intime" avec une dérision presque folklorique, populaire, sortie tout droit de son «îlot sétois» : certains squelettes(« Les copains d’avant ? ou « Les Copains d’abord » )portent leurs noms (squelette de Rene-Homo Reniens !!!)
L’artiste peint un nœud dans la gorge ;la fuite du temps le fait méditer face à l’inéluctable :La Mort.
Ce style retentissant qui le caractérise est encore au premier plan à travers un ensemble de sensations poussées à leur extrême laideur ;ses objets et ses tableaux sont des gri-gri ,des vrais attirails de la mort si habituels dans les cultures ancestrales pour exorciser les démons de la peur devant le grand vide.
Une certaine impuissance ou lassitude ,un frisson réellement tragique: sommes-nous des morts –vivants,des tas éphémères de chair et d’os ou intestins,that is the question de Di Rosa jouant ici le rôle de Hamlet,plutôt grave et solennel…
Le Livre d’honneur de l’exposition dévoile un enthousiasme réel du public : Tu es « Majeur »… ton spectacle du « Temps » aussi…je dis que tu es près d’une sorte de magie, du défini ou de l’infini…(signé STEPHAN en majuscules dans le texte s’il vous plaît !).
Jean Seisser mérite d’être cité(extrait de l’affiche poster de l’exposition) pour conclure : C’est le contact du corps avec la nature,l’air fait frémir les muscles: les fémurs murmurent, les dents dansent ;le cœur se gorge de bonheur et les organes se marrent de se sentir si bien dans leur peau »



«La leçon d’anatomie grotesque» on peut l’appeler aussi « dantesque », tellement Hervé Di Rosa nous invite à visiter sa « Comédie Humaine » ,vaste voyage au cœur d’une quête inquiétante de la signification de l’humain…

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EXPO DU 13 JUIN AU 27 JUILLET 2008
Le musée est ouvert tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h sauf le mardi
Renseignements :04 67 18 50 05

Angela Nache Mamier